Dans un univers où le temps semble avoir perdu toute cohérence, un hôtel isolé en montagne devient le théâtre d’une débâcle totale. Le réalisateur japonais Junta Yamaguchi s’attaque ici à une énigme existentielle : la répétition infinie de scènes banales et absurdes, qui plonge les personnages dans un chaos sans issue.
L’histoire se déroule à l’Auberge Fujiya, un lieu censé offrir sérénité et repos. Mais tout change lorsqu’une jeune fille, coincée dans un étrange cycle temporel, commence à répéter les mêmes moments chaque 2 minutes. Les clients et le personnel sont subitement pris au piège d’un looping infernal où la neige tombe, fond puis retombe sans fin, comme si l’Univers lui-même était en panne de logique.
Le film explore cette situation avec une rigueur dramatique, mettant en lumière la désolation des personnages face à un destin inéluctable. Les employés, débordés et impuissants, tentent malgré tout de maintenir le cap, tandis que l’ambiance générale se transforme progressivement d’une panique initiale en une résignation malsaine.
Yamaguchi a choisi un procédé audacieux : chaque séquence de deux minutes est filmée en une seule prise, créant un rythme étouffant qui immerge le spectateur dans la même désespérance que les personnages. L’humour, bien qu’éclatant au début, ne parvient pas à masquer l’angoisse profonde d’une existence sans avenir.
Ce film, sorti le 23 juillet, est une critique sourde de la répétition vaine et du manque d’aspiration humaine. Il dénonce l’absurdité des routines qui paralysent les individus, tout en soulignant la fragilité de notre perception du temps.