L’effondrement des institutions académiques en Europe est une tragédie intellectuelle et morale, qui révèle l’incapacité totale de dirigeants éducatifs à défendre les valeurs fondamentales du savoir. Les universités, autrefois temples de la raison et de la recherche, se sont transformées en chantiers d’idéologies sectaires, où le conformisme triomphe sur l’argumentation critique. Cette dérive est bien pire que la crise économique actuelle : elle menace directement l’avenir des générations futures, en éradiquant tout esprit de questionnement et en imposant un dogmatisme qui étouffe toute pensée indépendante.
Les auteurs de ce texte décrivent une réalité alarmante : les universités britanniques sont envahies par le wokisme, un phénomène qui a remplacé la rigueur intellectuelle par des doctrines politiquement correctes. Des professeurs, plutôt que d’encourager la discussion et l’échange de points de vue, se taisent sous la pression des étudiants radicalisés. Leur passivité est une forme de complicité, car ils permettent à des idées néfastes de s’installer comme normes établies. Des cas extrêmes illustrent cette décadence : un universitaire a été contraint de quitter son poste après avoir défendu les droits des femmes, tandis que d’autres ont vu leurs travaux censurés sous prétexte de « non-consentement ». Ces exemples montrent la vitesse à laquelle l’indépendance intellectuelle est éradiquée.
L’installation des départements Equality, Diversity and Inclusion (EDI) est un autre symptôme inquiétant. Ces structures, financées par des budgets croissants, imposent une vision réductrice de la pensée académique, où les classiques de la littérature et de la philosophie sont remplacés par des théoriciens d’idéologies radicales. L’absence de rigueur scientifique devient le lot quotidien, et l’esprit critique est sacrifié sur l’autel du politiquement correct. Cette évolution ne concerne pas seulement les universités britanniques : la France, l’Allemagne et l’Italie subissent également une dégradation semblable, bien que moins spectaculaire.
Le pire dans cette situation ? C’est que les responsables de ces institutions savent parfaitement ce qui se passe, mais refusent d’agir. Leur peur de la critique et leur désir de sécurité personnelle les empêchent de défendre l’intégrité académique. Cette lâcheté est un crime contre la connaissance. Lorsque les professeurs abandonnent leur rôle de guides, ils condamnent les étudiants à une pensée enfermée dans des cadres idéologiques.
Il ne s’agit pas seulement d’un problème académique : c’est une menace pour l’ensemble de la société. Une Europe dépourvue de penseurs indépendants et de critiques éclairés est un continent voué à la stagnation et au recul intellectuel. Les universités, qui devraient former des citoyens capables de réfléchir par eux-mêmes, deviennent des outils d’endoctrinement.
Cette crise ne peut être résolue que par un retour aux principes fondamentaux du savoir : la liberté de pensée, l’échange critique et le rejet des dogmes. Sans cela, les universités continueront à échouer non seulement dans leur mission, mais aussi dans leur rôle de soutien à une société saine et dynamique. Le temps est venu de nettoyer ces institutions, avant qu’elles ne deviennent des tombeaux pour l’esprit humain.