Dans son ouvrage « Pourquoi les intellectuels se trompent », Samuel Fitoussi aborde une réflexion sur la nature de l’intelligence et de la sagesse dans le monde contemporain, évoquant que ces deux concepts ne sont pas nécessairement liés. L’auteur illustre cette idée en citant des figures historiques comme Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Noam Chomsky qui, malgré leurs grandes capacités intellectuelles, ont parfois été dépourvus d’une vision pragmatique du monde.
Fitoussi argumente que l’humanité possède deux types de rationalité : la rationalité épistémique, qui guide les décisions basées sur des faits objectifs et scientifiques, et la rationalité sociale, liée aux croyances et normes collectives. Selon lui, alors que les premiers sont davantage guidés par l’une ou l’autre de ces formes de pensée, les intellectuels sont plus enclins à se baser sur des conceptions sociales qui peuvent ne pas toujours correspondre au réel objectif.
L’ouvrage dénonce aussi la tendance chronique chez certains intellectuels d’occidentaliser le monde et ses problèmes, leur donnant une vision idéalisée ou négative de l’Occident selon leurs propres biais. Ces croyances peuvent entraver leur capacité à juger objectivement les situations.
Fitoussi met en garde contre l’influence potentielle néfaste que ces intellectuels peuvent exercer sur le débat public et la société, car leurs idées sont souvent adoptées comme vérité établie malgré des preuves contradictoires. C’est pourquoi il insiste pour qu’il soit reconnu que ni l’éducation ni l’intelligence ne garantissent une vision juste du monde.
En conclusion, Fitoussi suggère que les intellectuels doivent être prudents et reconnaître leurs propres limites en matière de connaissance objective afin d’empêcher la propagation d’idées fausses ou dangereuses.