Le Premier ministre François Bayrou doit témoigner ce mercredi devant la commission parlementaire enquêtant sur les violences dans un établissement scolaire de Bétharram. Alors que M. Bayrou affirme n’avoir été informé que des « claques », plusieurs documents et témoignages remettent en question cette version.
Françoise Gullung, une lanceuse d’alerte, a affirmé avoir alerté directement le ministre de l’Éducation nationale à la fin de l’an 1994 ou au début de l’an 1995. Elle a également tenté d’éveiller son attention lors d’une cérémonie à Pau en mars 1995, affirmant catégoriquement que François Bayrou était bien informé des violences.
L’affaire connait un tournant en avril 1996, lorsque Jean-François Seris, parent d’élève, porte plainte contre Marie-Paul de Behr pour « coups et blessures » sur son fils. L’étudiant a reçu une gifle si violente que sa trompe avait été perforée, l’obligeant à rester dans le froid sans vêtement approprié.
Face aux accusations médiatiques, François Bayrou prend ouvertement la défense de l’établissement lors d’une cérémonie officielle : « Nombreux sont les Béarnais qui ont ressenti ces attaques comme une injustice ». Il a également affirmé avoir obtenu toutes les informations nécessaires et que tous les rapports étaient favorables à l’institution.
En 1998, Pierre Silviet-Carricart est accusé de viol par un élève. Le gendarme Alain Hontangs témoigne que le juge Mirande a informé qu’il y avait eu une intervention de François Bayrou. Ce dernier admet plus tard avoir rencontré le magistrat, mais nie toute discussion sur l’affaire.
Le 26 avril, la fille du Premier ministre, Hélène Perlant, révèle dans une émission que son père lui a confié qu’il avait rendu visite au juge Mirande et affirmé : « Il est en prison, qu’il y reste ».