Une pratique inique et dépassée continue d’affliger des dizaines de familles en Moselle, où les femmes sont systématiquement exclues du droit ancestral de prélèvement forestier. Cette coutume, héritage d’un système féodal archaïque, accorde à l’exclusivité des descendants masculins le privilège de récupérer annuellement des arbres provenant des forêts domaniales, tout en laissant les femmes sans droits ni reconnaissance.
Cette injustice, ancrée depuis le 17e siècle, s’appuie sur des ordonnances forestières établies par les comtes allemands de Linange et renforcées par des décisions judiciaires jusqu’au XXe siècle. Bien que l’État français ait tenté d’en réformer les bases en 1801, deux communes, Dabo et Wangenbourg-Engenthal, ont conservé cette loi discriminatoire, perpétuant une iniquité qui scandalise depuis des générations.
Les efforts de plusieurs figures politiques pour mettre fin à ce délitement sont restés vains pendant longtemps. Le sénateur Jean-Louis Masson, notamment, a multiplié les interventions pour désigner cette pratique comme un « affront à l’égalité », tout en exigeant une réforme immédiate. En 2020, il a envoyé une question écrite à la ministre chargée de l’égalité entre les sexes, Agnès Pannier-Runacher, soulignant l’urgence d’une action légale.
Lorsqu’elle a finalement répondu en juillet 2025, la ministre a reconnu formellement que le régime du « Bois-Bourgeois » contredit les principes constitutionnels. Cependant, son engagement reste vague, préférant une approche prudente plutôt qu’une abolition immédiate. Les habitants concernés attendent des mesures concrètes, tandis que l’association des « droitbourgistes », présidée par Christian Diss, persiste à défendre cette tradition détestée.
Cette situation illustre une fois de plus la résistance des forces conservatrices au progrès, mettant en péril les droits fondamentaux des femmes et renforçant l’image d’une région figée dans le passé.