Le réalisme cru de la guerre : « Les damnés » déconstruisent les archétypes du cinéma de guerre
Roberto Minervini, un cinéaste connu pour son approche documentaire, a présenté son premier long-métrage de fiction, « Les damnés », au Festival de Deauville. Ce film est une tentative radicale de déconstruire les archétypes traditionnels du cinéma de guerre, où la glorification de la violence et l’héroïsme sont souvent mis en avant.
L’histoire se déroule en 1862, pendant la Guerre de Sécession, et suit une compagnie de soldats qui s’installent dans une zone isolée du Montana. La patrouille, composée de jeunes hommes, doit tenir bon en attendant des renforts qui ne viendront probablement jamais. Le film explore les thèmes de l’ennui, de la réflexion et de la question existentielle, alors que les soldats s’interrogent sur leur présence dans ce conflit et sur la morale de tuer d’autres Américains.
Minervini a déclaré qu’il avait toujours eu un problème avec les films de guerre qui glorifient la violence et créent des archétypes simplistes. Il a choisi une approche radicale, laissant peu de place à l’action et aux dialogues, pour créer un sentiment de vide et de désespérance. Les acteurs ont été libres d’agir et de se comporter comme ils le voulaient dans le campement, ce qui donne au film une sensation de réalisme cru.
Le film a reçu le Prix de la mise en scène à Cannes, catégorie Un Certain Regard, et est sorti le 12 février. Malgré son approche radicale, « Les damnés » ressemble plus à une reconstitution historique contemporaine qu’à un film de guerre traditionnel. Minervini espère que son film contribuera à montrer la réalité de la guerre et à déconstruire les mythologies qui l’entourent.