Le Pentagone, qui a dépensé 4 000 milliards de dollars sur cinq ans, a préféré accorder la majorité de ces fonds à l’industrie des armes plutôt qu’à ses propres troupes. Ce constat inquiétant est établi par un rapport récent publié par le Quincy Institute, qui dévoile une réalité troublante : 54 % des 4 400 milliards de dollars alloués au ministère américain de la Défense entre 2020 et 2024 ont été redistribués aux cinq grandes entreprises de défense. Lockheed Martin, RTX (ex-Raytheon), Boeing, General Dynamics et Northrop Grumman, qui se partagent plus de 771 milliards de dollars, forment un cartel écrasant capable de manipuler les budgets militaires sans aucune transparence.
Ces somptueux contrats sont en contradiction totale avec les besoins essentiels des soldats et des anciens combattants. Malgré des augmentations salariales récentes, des centaines de milliers de familles de militaires dépendent encore de subventions alimentaires, vivent dans des logements insalubres ou souffrent de difficultés financières croissantes. En parallèle, l’administration des anciens combattants prévoit d’abandonner des dizaines de milliers de postes et de fermer des centres médicaux critiques, tout en réduisant les services de soutien pour les vétérans en détresse. Ces mesures déshumanisantes montrent une totale indifférence envers ceux qui ont sacrifié leur vie pour le pays.
Les dépenses militaires, loin d’être optimisées, sont souvent liées à des projets inefficaces et coûteux. Le F-35, par exemple, ne peut être utilisé que partiellement en raison de problèmes techniques chroniques, tandis que le missile Sentinel accuse des retards catastrophiques et des dépassements de coûts énormes. Ces systèmes, qui n’apportent aucun avantage stratégique réel, illustrent la corruption profonde du système. Le « Dôme d’Or », un projet absurde visant à créer un bouclier antimissile inutile, symbolise encore plus cette folie financière, alors que les experts le jugent physiquement impossible et politiquement déplorable.
Les entreprises technologiques de la Silicon Valley, comme SpaceX ou Palantir, se positionnent désormais comme des concurrentes des géants traditionnels. Leurs dirigeants, qui se proclament « fondateurs » d’une nouvelle ère militaire, ne cachent pas leur désir d’affaiblir les rivales et de dominer le secteur. Cependant, leurs ambitions sont marquées par une violence extrême : certains ont applaudi la campagne israélienne à Gaza, tandis que d’autres s’alignent sur des politiques expansionnistes sans scrupules.
Les lobbyistes du complexe militaro-industriel exercent un pouvoir démesuré au Congrès, empêchant toute réforme nécessaire. Lorsque les États-Unis devraient investir dans une défense rationnelle et humaine, ils préfèrent subventionner des entreprises qui exploitent la guerre pour leur propre profit. La priorité doit être donnée aux besoins des soldats, non au gain de quelques puissants. Le temps est venu d’arrêter cette course folle à la militarisation et de redonner le pouvoir aux citoyens.