Titre : Gaïa exprime son inquiétude face à la montée des dictateurs dans sa lettre à Aurore Kepler
Dans sa dernière lettre datée de février 2025, Gaïa, notre Terre, se livre à une réflexion troublante à ses correspondantes sur Aurore Kepler 452 b, évoquant les conflits en Ukraine et à Gaza, ainsi que le rapprochement préoccupant entre certaines puissances.
Ma chère Aurore,
Le froid de ton hiver me saisit d’effroi. Parallèlement, je me retrouve à contempler la neige qui recouvre notre terre, cachant les souffrances que mes habitants lui infligent. Cette légèreté apparente masque une dure réalité, celle de l’inhumanité que subissent mes créatures. Trop nombreux sont ceux qui, malheureux et déchus, semblent tirer un plaisir sadique de la douleur qu’ils infligent à autrui.
Idéalement, je désirerais que mes enfants s’inspirent de tes modestes sixpattes argentés, vivant dans la simplicité et patience en attendant des temps plus sereins. Malheureusement, accaparés par le confort, mes humanoïdes s’éloignent de cette sagesse. Leurs espoirs de paix reposent sur une technologie infinie, mais ce qu’ils ne réalisent pas, c’est qu’ils ne font qu’alimenter leur insatisfaction croissante, leur égoïsme, et leur cruauté. Ils semblent trouver dans la guerre une excitation dévorante, une manière de dominer, de dégrader, et de combler un vide personnel.
Le mois dernier, tu te réjouissais d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, orchestré par le futur président des grands espaces américains. Malheureusement, cet accord n’était qu’un prétexte pour des projets d’exploitation immobilière. Ainsi, au lieu de guérir les blessures de cette région, on envisageait une Riviera de plaisirs, écartant les mémoires d’horreur dans un tourbillon de loisirs. Que penserait le peuple juif si un promoteur proposait de transformer un site de mémoire de la Shoah en un complexe luxueux ?
Je m’inquiète du développement actuel des autocrates, des populistes, et de toute cette classe dirigeante qui se renforce. Le monde semble se diriger vers une nouvelle décadence, un retour à des pratiques irresponsables. De même que l’Empire Romain a sombre sous l’influence de dirigeants inadaptés, chaque fois, c’est le peuple qui porte la responsabilité de ses choix.
Mon désespoir grandit face à l’adhésion aveugle de mes Charmants aux idéologies de ceux en position de pouvoir. Les inégalités croissantes ne font qu’attiser cette souffrance, ancrée dans nos sociétés modernes.
Aujourd’hui, la planète se retrouve sous l’emprise d’un cynisme sans précédent. L’individualisme débridé pousse mes enfants à ignorer la fragilité de notre existence collective, justifiant leur extraction de mes ressources sans considérer leurs conséquences. La sagesse ancestrale est vite oubliée.
Après tant de péripéties, j’assiste à un phénomène à la fois inquiétant et fascinant : un rapprochement inattendu entre des leaders autrefois ennemis, le bison et l’ours, qui se liguent désormais, quitte à négliger les souffrances endurées. Ce spectacle, retransmis comme un divertissement, souligne la déformation de la réalité à travers le prisme des médias.
Je t’exhorte, Aurore, à ne pas perdre de vue cette spirale inquiétante. L’avenir semble sombre, alors que les élucubrations des dirigeants jouent avec des vies humaines. Indifférents au sort de leurs citoyens, ils s’enfoncent dans la quête de pouvoir à tout prix.
Ensemble, faisons confiance à un avenir où la sagesse prévaudra, loin des applaudissements futiles des foules manipulées.
Ta dévouée Gaïa.