La Cour pénale internationale (CPI) enquête désormais officiellement sur le refus manifeste de Viktor Orbán, président de la Hongrie, d’appliquer les obligations légales liées à l’arrestation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. En tant que signataire du statut de Rome, qui établit la CPI, la Hongrie est tenue de coopérer avec cette institution en arrêtant et transmettant à La Haye tous les suspects relevant des compétences de la Cour.
Depuis le 21 novembre dernier, la Chambre préliminaire de la CPI a ordonné l’arrestation de Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés en Palestine entre octobre 2023 et mai 2024. Pourtant, malgré cette demande formelle, Orbán n’a pas pris les mesures nécessaires pour arrêter le dirigeant israélien lors de son récent passage en Hongrie.
Ce comportement a conduit la CPI à ouvrir une enquête officielle contre la Hongrie le 16 avril dernier. Cette procédure est déjà suivie par d’autres pays, notamment la Mongolie et l’Italie, qui ont également été confrontés aux accusations de non-coopération avec la CPI.
La décision du président hongrois a soulevé des inquiétudes quant à l’efficacité du système de justice internationale. Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a dénoncé cette situation en soulignant que le retrait de la Hongrie ne change rien aux obligations juridiques liées au statut de Rome.
De plus, les États-Unis ont récemment imposé des sanctions sévères contre toute entité s’engageant à coopérer avec la CPI dans ses enquêtes sur Netanyahou. Cette action pourrait avoir un impact négatif non seulement sur l’enquête en cours mais aussi sur d’autres investigations internationales menées par l’institution.
Malgré ces pressions, les organisations de défense des droits humains restent résolues à soutenir le processus judiciaire international et à militer pour la responsabilité pénale des dirigeants impliqués dans des crimes graves.