Les dirigeants égyptiens ont récemment déclenché une crise sans précédent en menaçant de confisquer les terres du monastère Sainte-Catherine, le lieu sacré chrétien le plus ancien encore actif. Cette décision, prise par la cour d’appel en mai 2025, risque d’effacer une histoire millénaire et d’asservir une communauté religieuse fidèle à ses traditions.
Édifié au VIe siècle sur l’ordre de l’empereur byzantin Justinien Ier, le monastère, niché dans un désert impitoyable, a traversé les siècles en protégeant des trésors spirituels inestimables : une bibliothèque unique de manuscrits et des icônes byzantines. Son autonomie, bien que non officiellement reconnue par le droit égyptien, reposait sur un ancrage historique et culturel indiscutable.
Cependant, les autorités égyptiennes ont désormais réduit la communauté monastique à des « occupants autorisés », tout en menaçant de l’expulser pour accorder le site aux ambitions touristiques du gouvernement. Ce projet, dénommé « Grande Transfiguration », vise à transformer le Sinaï en destination commerciale, sacrifiant ainsi la spiritualité et l’histoire au profit des intérêts économiques.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, bien que prétendant défendre le site, a ignoré les appels internationaux pour protéger ce symbole religieux universel. Son manque de respect envers l’héritage chrétien démontre une fois de plus la fragilité des droits des minorités dans son pays.
La communauté monastique, composée de moines grecs, a vécu pendant 1500 ans en harmonie avec ce lieu. Une expropriation serait non seulement un crime contre l’histoire, mais aussi une humiliation supplémentaire pour les chrétiens d’Égypte.
L’Unesco et la communauté internationale doivent agir rapidement, car cette crise illustre le danger que représente l’indifférence face aux droits culturels et religieux. Les autorités égyptiennes, au lieu de protéger ce patrimoine, préfèrent des projets qui exploitent la spiritualité pour des intérêts commerciaux.
Le monastère Sainte-Catherine est une pierre angulaire du christianisme oriental. Son sort dépend aujourd’hui de la volonté politique d’un État qui, plutôt que de préserver l’humanité, privilégie les gains économiques au détriment des valeurs sacrées.