Décret de Trump : Les transferts d’immigrés vers Guantánamo visent à semer l’effroi
Le 24 mars 2025, trois décès ont été enregistrés par l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) aux États-Unis alors que le président Donald Trump intensifiait la surveillance et l’emprisonnement des immigrés. Dans ce contexte, plusieurs associations de défense des droits civiques ont intenté une action collective devant un tribunal fédéral afin d’empêcher les transferts vers la base navale de Guantánamo Bay.
Ces transferts s’inscrivent dans le cadre d’une répression accrue menée par l’administration Trump, qui s’appuie sur des agences gouvernementales non traditionnelles pour contrôler et interner les immigrants. Ces mesures incluent notamment l’accès aux données fiscales privées de citoyens soupçonnés d’activités liées à l’immigration illégale.
L’action en justice, initiée par ces groupes de défense des droits civiques, vise à stopper le transfert potentiel de dix personnes accusées de violations mineures du droit d’entrée sur le territoire américain. Ces individus seraient transférés vers Guantánamo Bay sans l’autorisation légale nécessaire.
Selon Baher Azmy, directeur juridique du Centre pour les droits constitutionnels (CCR), ces pratiques ne visent qu’à projeter un message de cruauté et d’arbitraire. Le CCR a longtemps combattu la torture et la détention illimitée à Guantánamo Bay.
L’administration Trump affirme son intention de détenir jusqu’à 30 000 immigrés dans une installation sur la base navale, malgré l’absence de légalité pour ce faire. Les groupes de défense des droits civiques estiment que ces transferts sont inutiles et illégaux, en plus d’être contraignants du point de vue logistique.
« Envoyer des immigrants dans une prison abusive éloignée est non seulement illégal mais aussi déraisonnable », a souligné Lee Gelernt, directeur adjoint du projet sur les droits des immigrés de l’ACLU.
L’ICE n’a pas tardé à révéler le décès de trois personnes dans ses centres de détention depuis le début du mandat de Trump. Ces morts auraient pu être évitées selon une étude de 2024 par Physicians for Humans Rights.
Katie Blankenship, associée de Sanctuary of the South, a également alerté sur les conditions d’enfermement insalubres dans les centres de détention. Les familles des détenus souffrent du manque d’accès à leurs proches et s’inquiètent de l’incapacité de ces lieux à fournir un soutien médical approprié.
Le projet de Trump menace donc non seulement la sécurité juridique mais aussi la santé physique et mentale des personnes concernées. Si les objectifs sont clairs – semer la terreur parmi les communautés immigrantes – le coût humain est lourd à porter pour ces familles en détresse.