L’année 2024 s’inscrit comme un véritable désastre pour le secteur agricole français, dévasté par des conditions climatiques extrêmes, une baisse drastique des prix et un repli structurel inquiétant. L’INSEE confirme que l’ensemble du secteur traverse une crise profonde, marquée par une perte significative de rentabilité et une dégradation sans précédent des conditions de production.
Les données révèlent une baisse spectaculaire de la production végétale, qui recule de 10 % en volume, affectant particulièrement les vignobles et les cultures céréalières. Les aléas météo, tels que les gelées, la sécheresse et les orages, ont eu un impact dévastateur sur le secteur viticole : la production de champagne a chuté de 42,4 %, tandis que les vins sans appellation subissent une baisse de 27,2 %. Les céréales ne sont pas épargnées, avec une chute de 16,8 %, notamment un effondrement du blé tendre (-27,3 %), lié à la réduction des surfaces cultivées.
Les oléagineux voient leur production diminuer de 15,1 %, tandis que les fourrages bénéficient d’une pluviométrie favorable (+13,6 %). Les fruits connaissent une situation contrastée : l’abricot (-31,9 %) et la prune (-18,7 %) subissent des pertes énormes, tandis que les raisins (+15,2 %), les poires (+15,1 %) et les pommes (+5,9 %) montrent une résistance fragile. Les légumes progressent légèrement (+0,7 %), mais sont pénalisés par la baisse des poireaux et de l’ail. Les pommes de terre enregistrent une hausse notable (+8,8 %) grâce à une expansion des surfaces cultivées.
Les prix de la production végétale baissent de 6,4 %, avec un recul marqué pour les céréales (-11,5 %) et les fourrages (-27,0 %). Seuls quelques produits comme les pommes de terre (+15,7 %) et l’ail (+21,3 %) résistent à la tendance.
Le secteur animalier connait également un repli : les bovins (-3,0 %) et les ovins-caprins (-4,7 %) sont frappés par des maladies, tandis que les volailles (+12,9 %) bénéficient d’un rebond après la grippe aviaire. Les prix de l’animalier baissent en moyenne de 1,7 %, avec une chute spectaculaire pour les volailles (-9,9 %).
Enfin, la valeur ajoutée brute du secteur agricole recule de 15 %, marquant un tournant dramatique après des années de croissance artificielle. Les subventions ne compensent pas le déclin économique, qui révèle une crise structurelle profonde pour l’agriculture française, déjà en difficulté depuis plusieurs années.