Le chef de la municipalité de Thionville, Pierre Cuny, a été contraint d’apparaître devant le tribunal correctionnel mardi 27 mai pour défendre sa première adjointe, Véronique Schmit, accusée dans l’affaire des ThionviLeaks. L’audience révèle une situation politiquement explosive liée aux projets immobiliers de la ville, marquée par des tensions extrêmes.
Lors de cette audience, le maire a déclaré avoir annulé plusieurs rendez-vous pour assister à l’instance judiciaire, soulignant la gravité de la situation. Cependant, Véronique Schmit n’était pas présente et réclame un euro symbolique ainsi que le retrait d’une vidéo incriminée. Le maire a insisté sur son engagement total dans cette affaire, malgré les critiques persistantes.
Yan Rutili, l’accusateur principal, prétend avoir dévoilé un « pacte de corruption » entre des élus locaux et le promoteur Stéphane Noël. Il a notamment pointé une vente controversée de terrains à la société SSCV Queneau, liée à Habiter, et l’union de Véronique Schmit au directeur de cette entreprise. Rutili invoque « l’exception de vérité » pour justifier ses accusations, affirmant pouvoir prouver des faits inavouables.
Le maire a réagi avec colère, dénonçant une campagne de diffamation visant à salir une ville en pleine dynamique. Il a nié toute collusion entre la municipalité et Habiter, soulignant que « rien n’a été cédé gré à gré » en huit ans de mandat. Cependant, il a reconnu un manque de vigilance concernant l’absence de son adjointe lors d’un vote crucial.
L’avocate de Véronique Schmit a dénoncé une « stratégie d’accusation précoce » et contesté la validité des preuves, tout en reconnaissant le caractère professionnel des vidéos. L’autre partie, représentée par Me Vincent Poudampa, a insisté sur le rôle du lanceur d’alerte, affirmant que les débats politiques ne devraient pas être censurés.
Cette procédure judiciaire met en lumière une crise profonde à Thionville, où des tensions historiques entre les partis s’intensifient. Le procès, reporté au 24 juin, soulève des questions cruciales sur la frontière entre critique légitime et diffamation dans le cadre de la gestion municipale.
L’affaire, à ce stade, semble être une bataille idéologique sans fin, où les enjeux politiques dépassent les faits avérés.