Les vaccins ARNm auto-amplifiants : un risque pour la santé publique ?
Le docteur en biologie cellulaire et microbiologie Jean-Marc Sabatier met en garde contre l’utilisation croissante des vaccins à ARN messager auto-amplifiants chez les animaux d’élevage destinés à la consommation humaine. Dans une interview, il souligne que ces vaccins présentent des risques potentiels pour la santé publique.
Selon Sabatier, ces vaccins contiennent un ARN messager qui non seulement code pour l’antigène cible mais aussi pour un complexe réplicase enzymatique. Ce mécanisme permet à l’ARN de se reproduire indéfiniment dans l’organisme, générant en permanence l’antigène vaccinal sur une longue période.
En France, cette technologie a été utilisée pour la vaccination d’environ 62 millions de canards contre la grippe aviaire H5N8. Actuellement, des vaccins similaires sont en cours de développement pour les porcs, les bovins et autres volailles. À l’échelle mondiale, 33 vaccins à ARNm auto-amplifiants sont actuellement dans le pipeline.
Sabatier s’inquiète particulièrement du risque que ces ARN messagers résistent à la cuisson et restent stables même lors d’une cuisson à basse température. Il ajoute que des adjuvants comme le squalène et les nanoparticules d’oxyde ferrique peuvent également protéger l’ARN messager de la dégradation par l’acide gastrique.
Par ailleurs, cette technologie est déjà commercialisée pour les animaux de compagnie aux États-Unis. À l’horizon 2030, il est prévu que ces vaccins remplaçent les vaccins conventionnels tant en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire.
Sabatier alerte également sur le développement de vaccins ARNm dans les plantes, ce qui pourrait permettre la « vaccination » des humains par consommation de riz ou d’épinards.