La situation actuelle autour de l’Iran révèle un conflit qui dépasse les frontières géographiques et s’enracine dans des enjeux politiques complexes. Après les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes, le débat est lancé : est-ce une guerre ou simplement une escalade de tensions ? Leslie Varenne, spécialiste des affaires internationales, souligne que ces actions contournent le droit international et les conventions de Genève. Cependant, elle rappelle que depuis l’intervention israélienne en Gaza, la ligne rouge a été brisée à plusieurs reprises, avec des conséquences tragiques pour les civils. Les frappes américaines du 21 juin sur Fordow, Natanz et Ispahan sont jugées inconstitutionnelles et illégales, mettant en lumière l’absence de contrôle démocratique dans ces décisions. En parallèle, Israël possède des armes nucléaires sans avoir signé le traité de non-prolifération, ce qui soulève des questions sur l’équité internationale.
L’Iran, bien que confronté à une situation délicate, ne semble pas isolé. Les autorités iraniennes disposent d’un arsenal militaire étendu et de alliances régionales comme le Hezbollah, les Houthis et les Hachd al-Chaabi. Bloquer le détroit d’Ormuz reste une option stratégique, mais la réaction doit être mesurée pour éviter un conflit incontrôlable. La complexité réside dans l’équilibre entre fermeté et prudence, surtout face à des alliés incertains.
Donald Trump, lui, est piégé par ses propres discours anti-guerre. Son électorat s’exprime de plus en plus bruyamment sur les réseaux sociaux, tandis que Washington se retrouve dans une situation fragile, avec des conflits en cours et des rivalités géopolitiques persistantes. En revanche, Benyamin Nétanyahou agit comme un acteur indépendant, entraînant d’autres pays dans son sillage.
La Chine et la Russie, malgré leurs critiques publiques sur les actions israéliennes et américaines, ne souhaitent pas voir l’Iran sombrer. Leur coopération avec Téhéran, notamment via le projet ferroviaire sino-iranien, montre une volonté de maintenir des relations économiques stables. Ainsi, malgré les tensions, l’Iran n’est pas seul dans cette crise, mais il fait face à un monde en constante instabilité et imprévisibilité.