Dans le petit village de Sornéville, à proximité de Nancy, les élections municipales anticipées du 8 juin 2025 ont connu un résultat inédit : onze candidats de la liste « Unis pour une commune dynamique et solidaire » ont été élus au premier tour, tandis que la liste rivale « Unis pour agir » n’a obtenu aucun représentant. Ce scrutin a mis en lumière une situation chaotique où les tensions entre habitants ont conduit à la dissolution du conseil municipal par décision gouvernementale.
L’absence de second tour s’explique par l’écrasante majorité des voix recueillies par la liste emmenée par Anne Vincent, fille de l’ancien maire, qui a réuni 105 votes sur 184 électeurs. En revanche, la liste adverse, dirigée par un ancien élu déchu, n’a réussi qu’à obtenir 75 voix, soulignant une profonde division au sein de la communauté. Cette situation s’inscrit dans un contexte d’accalmie temporaire après des années de conflits internes liés à des allégations de corruption et de malversations administratives.
Des accusations pesaient notamment contre le fils du maire, Yvon Vincent, concernant l’attribution de terrains agricoles pour un projet immobilier. Une plainte déposée en 2021 a déclenché une enquête menée par la gendarmerie de Nancy, qui reste ouverte. Parallèlement, le conseil municipal a connu des crises répétées, avec le rejet du budget quatre années consécutives et des demandes de retrait des délégations accordées au maire. Ces tensions ont abouti à la dissolution du conseil par la préfète Françoise Souliman, qui a jugé indispensable d’agir face à une gestion autoritaire et incompétente.
Christian Thirion, ancien élu exclu de la course en raison d’un conflit d’intérêts, a été déclaré inéligible par un tribunal administratif pour avoir négligé ses obligations électorales. Son absence illustre l’incapacité du maire à gérer les affaires locales sans recourir à des méthodes contestables.
Alors que les habitants devront de nouveau voter en mars 2026, la victoire de cette liste semble marquer un tournant, bien qu’elle ne résolve pas les racines profondes des conflits qui ont paralysé Sornéville.